« Now and Then » The Beatles

L’antédiluvienne compétition Beatles/Stones a soudainement repris de la vigueur cet automne avec la sortie d’un nouvel album des Rolling Stones - « Hackney Diamonds » - et la parution encore bien plus improbable d’une chanson inédite des Beatles, au titre de circonstance, « Now and Then ».

Douze compositions pour les uns, une seule pour les autres, cette dernière étant le fruit de la technologie de pointe, seule à même de permettre aux vivants (Mc Cartney et Starr) de jouer avec les morts (Lennon et Harrison).

Pourtant, et bien qu’étant le fruit d’un bidouillage informatique, cette seule chanson enfonce la concurrence : un titre décongelé des Beatles reste infiniment plus fort qu’un album entier des Stones (quand bien même ce dernier n’est pas déplaisant).

Il est d’ailleurs cocasse que les Beatles resurgissent ainsi de manière inattendue et évidemment inespérée quand les Stones faisaient à nouveau l’actualité. D’abord avec un peu d’entrisme - Paul Mc Cartney joue de la basse sur un titre de « Hackney Diamonds » - puis en leur piquant carrément la vedette avec cette merveille qu’est « Now and Then ».

On peut trouver à redire : une production un peu clinquante (Georges Martin, lui aussi, est mort), des fins bassement capitalistes gouvernant le projet, l’avis de John Lennon probablement comme lui, aux abonnés absents etc.

Mais lorsque les notes jaillissent du transistor, on se fait cueillir, parce qu’on aurait probablement voulu que jamais ne s’arrête le « Magical Mystery Tour  ».

Les Beatles, dès le début, c’était comme l’idée d’un monde meilleur possible, qui a évidemment et malheureusement fait long feu.

Et les entendre à nouveau tous les quatre, cela nous donnerait presque à croire que, sous la cendre de longue date refroidie, grésilleraient encore quelques braises, qui ne demanderaient qu’à venir nous réchauffer. Maintenant, comme autrefois.

Sébastien Bourdon