Belle Île Amère
Michel Houellebecq est un habitué du cinéma de Nicloux, puisque c’est la troisième fois qu’il joue dans un de ses films, et toujours dans son propre rôle.
On le prend ici comme il est dans la réalité, et le côté, disons disruptif du personnage, va ici servir de fil conducteur : sa cote de popularité n’a pas franchement progressé avec le temps, ce dont l’écrivain a l’air de globalement se tamponner, mais ses propos les plus récents sur l’Islam ou le déclin des (...)
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« Dans la Peau de Blanche Houellebecq » de Guillaume Nicloux
3 avril, par Sébastien Bourdon -
« Hors Saison » de Stéphane Brizé
31 mars, par Sébastien BourdonVague à l’âme
La caméra pénètre dans une station balnéaire bretonne au creux de l’hiver, au son d’une ritournelle qui n’est pas sans rappeler les travaux faits par Philippe Sarde pour Claude Sautet. Il y a d’ailleurs dans cette grisaille atlantique où vont se développer des sentiments quelque chose du cinéma de ce réalisateur emblématique, sauf qu’ici, peu de scènes de groupe et presque pas de copains.
Stéphane Brizé laisse cette fois de côté sa fibre sociale, mais ne perd pour autant (...) -
« La Ville des Vivants » de Nicola Lagioia
27 mars, par Sébastien BourdonHomo homini lupus est
Hasard des pérégrinations, je ne connais de Rome que le chemin de fer qui y mène et la gare de Termini. Je n’en ai donc qu’une idée de carte postale, probablement essentiellement constituée de clichés et de plans séquences.
L’Italie se prête volontiers - et de manière souvent heureuse - à l’idée que l’on se fait de ce pays, comme d’une contrée époustouflante d’une beauté accumulée au cours des siècles.
Même sa face sombre est souvent vue avec mansuétude dans la (...) -
Radio Gaga
24 mars, par Sébastien BourdonÊtre cité à la radio, dans une émission phare de ma pensée, c’est un peu une forme d’aboutissement.
On ne court pas forcément après les médailles, mais dans le classement « toi aussi, tutoies l’Olympe », je crois n’avoir jamais ressenti un tel sentiment de satisfaction égotiste, surtout en finissant d’accrocher le linge.
Ce petit moment de gloire personnelle se hisse ainsi au niveau de l’apparition de mon nom dans le journal Tintin, après que j’ai fait partie en 1984 des gagnants d’un (...) -
Rien de Rien
18 mars, par Sébastien BourdonJe débarque un peu tardivement sur la polémique franco française du moment, mais on peut avoir de sérieuses raisons de penser qu’elle est purement artificielle.
Il est vrai que pour ma part, j’imaginais qu’Aya Nakamura était une chanteuse japonaise (contrairement à « Aya de Yopougon » qui elle est ivoirienne - Abouet et Oubrerie - éd. Gallimard).
Cette confusion liée à l’ignorance écartée, que reste-t-il de cette problématique qui agite tant les médias ? Et surtout comment ne pas (...) -
« La Salle des Profs » d’Ilker Çatak
16 mars, par Sébastien BourdonBe Cruel to your School
Dans un établissement scolaire d’une banlieue allemande sont commis des vols récurrents.
Carla Nowak (Emilie Benesch), remplaçante récemment intégrée comme professeure de mathématiques, avec une candeur faisant plus que friser la maladresse, pense avoir trouvé la coupable en la filmant à son insu. Faute d’obtenir ensuite ses aveux, elle passe à la dénonciation à la direction.
Cette initiative, aussi douteuse moralement que légalement, va entraîner une série (...) -
Enslaved - La Machine du Moulin Rouge, le 13 mars 2024
15 mars, par Sébastien BourdonCap au Nord
Au début de la soirée, il y avait Wayfahrer, las leur set commençait un peu tard pour arriver à temps pour les voir. Mais on nous en a dit le plus grand bien.
Deuxième groupe à grimper sur scène, les gallois de Svalbard, qui vont hélas souffrir d’un son brouillon donnant l’impression de musiciens qui jouent certes bien, mais pas forcément le même morceau en même temps.
C’est d’autant plus regrettable que ça a vraiment l’air de qualité. Deux voix, un garçon, une fille, (...) -
« L’Empire » de Bruno Dumont
11 mars, par Sébastien BourdonLes Plages du Débarquement
Sur la Côte d’Opale, s’affrontent en de singuliers combats les forces du Bien et du Mal. Les gentils sont essentiellement féminins (Camille Cottin, Anamaria Vortolomei) quand les méchants sont plutôt mâles (dominants évidemment, Fabrice Luchini, Brandon Vlieghe).
La période est d’autant plus cruciale que l’enfant Margat grandit et qu’il conviendrait d’éliminer ce suppôt de Belzébuth en devenir si l’on veut pouvoir éviter que n’advienne l’Enfer sur Terre. (...) -
« Bye-bye Tibériade » de Lina Souallem
9 mars, par Sébastien BourdonOn dirait le Sud
Lina Souallem, jeune réalisatrice aux origines palestinienne et franco-algérienne, décide de se pencher sur le passé de sa mère, l’actrice Hiam Abbas.
Issue d’une fratrie de dix, cette dernière a un jour déserté le foyer pour vivre plus librement l’amour et le théâtre. C’est en France qu’elle s’est finalement posée, pour ne plus revenir au lac de Tibériade que l’été, s’y baigner avec sa fille.
C’est une histoire de territoires et d’exils, de départs et de fuites, (...) -
« Les Chaises » d’Eugène Ionesco - mise en scène de Thierry Harcourt - Le Lucernaire
4 mars, par Sébastien BourdonSavoir-vivre
Eugène Ionesco, quand on vous met ça dans les pattes au collège ou au lycée, autant dire que l’expression, n’être pas prêt, est le plus souvent de circonstance. Heureux ceux qui ont bénéficié des lumières d’un prof de français capable de vous ouvrir au théâtre de l’absurde.
Néanmoins, la première et principale porte d’entrée est peut-être cette absence d’esprit de sérieux, car, quand bien même Ionesco nous plonge au tréfonds de l’absurdité de nos vies, il n’oublie pas (...)