No One Dies Today
Ce qui doit évidemment frapper le spectateur à la vision de ce film, c’est la frontière probable qui existe entre le Clint Eastwood citoyen, aux prises de positions parfois discutables, et le Clint Eastwood cinéaste (et être humain). C’est évidemment ce dernier qu’il faut retenir, qui restera pour la postérité, et dont les œuvres expriment la pleine réalité de sa pensée, profonde et grave.
Les derniers des classiques sont les premiers des modernes et il semble que (...)
Cinéma
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"Sully" de Clint Eastwood
15 décembre 2016, par Sébastien Bourdon -
« Masculin/Féminin » de Jean-Luc Godard (1966)
7 décembre 2016, par Sébastien BourdonLa Tendresse
François Truffaut, au moment de la consommation épistolaire de leur fâcherie, accusa Jean-Luc Godard d’adopter un « comportement de merde sur un socle ». On ne va pas se mentir, on a ici infiniment plus d’affection pour le réalisateur de « La Sirène du Mississippi » que pour celui de « Pierrot le Fou » Mais les sentiments évoluant, rien n’est figé n’est-ce pas, on s’est quand même laissé tenter par la projection sur copie neuve et grand écran du film dont il va être ici (...) -
Les Joies de l’Orphelinat
15 novembre 2016, par Sébastien Bourdon« Ma Vie de Courgette » de Claude Barras
Le placement en foyer d’un petit orphelin, après le décès de sa mère alcoolique, filmé par la technique dite de « l’animation en volume » (« stop motion »), il fallait oser. Mais au bout du compte, n’est-ce pas la meilleure solution, narrer un tel désarroi avec un léger décalage esthétique et poétique qui rend la chose supportable sans pour autant jamais masquer la réalité des souffrances ainsi exposées ?
Icare, qui souhaite qu’on l’appelle (...) -
Conte Cruel de l’Enfance
12 novembre 2016, par Sébastien Bourdon"Kes" de Ken Loach (1969)
Un film sur l’enfance, s’il est réussi, est une chose rare et précieuse, tant l’exercice est difficile et si souvent grossièrement raté, réduisant cette période charnière de l’existence à des lieux communs bêtifiants.
Il va de soi qu’il faut tout d’abord et surtout un acteur, un personnage que son âge ou sa petite taille n’empêchent pas de brûler à l’écran (Jean-Pierre Léaud dans "Les 400 Coups" serait sans doute l’exemple le plus pertinent). Ici, le corps (...) -
« Aquarius » de Kleber Mendoça Filha
25 octobre 2016, par Sébastien BourdonLa Vieille Dame Indigne
Le générique du film, fait de photographies en noir et blanc de bord de mer (Recife, où se déroulera l’action), défilant sur fond de musique brésilienne subtile (« Hoje » de Taiguara), vous saisit immédiatement. Et puis, une bande de jeunes en 1980 découvre en voiture dans la nuit sur la plage « Another One Bites The Dust » (Queen), nous donnant l’illusion de l’entendre nous aussi pour la première fois.
On entre donc dans le film par la musique, qui va nous (...) -
« Comancheria » (« Hell or High Water ») de David Mc Kenzie
3 octobre 2016, par Sébastien BourdonSeigneur des Plaines
Il faudra un jour que l’on nous dise où se trouve le comité de traduction des titres de film et que l’on obtienne un jour des explications sur leur méthode de travail. En l’occurrence, le film dont il est ici objet s’appelle, en français dans le texte, « Contre Vents et Marées », et le voilà rebaptisé pour sa sortie hexagonale « Comancheria », soit le nom d’une région autrefois occupée par les Comanches.
Un tel titre n’est évidemment pas totalement dépourvu de (...) -
Justice pour Tous
12 septembre 2016, par Sébastien Bourdon« Anatomy of a Murder » de Otto Preminger (1959)
Quelque soit le métier que l’on exerce, si on le connaît suffisamment, il est fort rare de le trouver bien représenté à l’écran. L’exercice de la justice, quelque soit le côté de la barre où l’on se trouve (éventuellement même derrière les barreaux) n’échappe pas à cette règle, il est ainsi difficile de ne parfois pas plisser le front quand, sous les oripeaux du réalisme, se cachent souvent de grossières invraisemblances.
Le film de (...) -
« Les Yeux Sans Visage » de Georges Franju (1960)
29 août 2016, par Sébastien BourdonEyes Without A Face
Si rien ne vous terrorise plus que les masques, les yeux mouvants et énigmatiques, comme brûlant d’intensité quand la face est immobile, visionner « Halloween » (1978 - John Carpenter) constitue une drôle d’épreuve.
Une telle appréhension devrait légitimement interdire la vision de cet opus de Franju, tant le masque et ce qu’il dissimule d’effrayant sous-tendent l’œuvre. Pourtant, si glaçant soit le film, il n’en est pas moins d’une extraordinaire beauté et d’une (...) -
Jungle Fever
29 juin 2016, par Sébastien Bourdon"La Loi de la Jungle" d’Antonin Peretjatko
La principale difficulté qui se présente au modeste chroniqueur mâle, pour peu qu’il soit hétérosexuel jusqu’à l’ennui, est d’éviter de pondre un texte qui ne porterait que sur l’actrice Vimala Pons.
Il y aurait en effet au moins deux bonnes raisons de s’abandonner à un tel projet : elle est de tous les plans du film ou presque (qu’importe d’ailleurs, car l’image qui précède ou suit la sortie du champ de Vimala Pons est encore une image de (...) -
La Vie est Belle
26 mai 2016, par Sébastien Bourdon« Café Society » de Woody Allen
Autant faire preuve de franchise vis-à-vis du lecteur (s’il existe), on a raté les six premières minutes du film, la baby-sitter ayant eu l’outrecuidance de se pointer en retard. Et puis, notre cinéma de quartier se refusant à la publicité, l’heure c’est l’heure. L’on pourra toujours jouer aux devinettes et tenter d’imaginer ce que l’on a raté, vraisemblablement quelque chose composé de jazz, de voix off et de lumières sépias.
Dans les années 30, un (...)