« The Gathering » - WLDN/Joanne Leighton - Espace 1789, le 22 novembre 2025

Alors que les spectateurs s’installent dans la salle, la troupe est déjà présente dans les travées et lit à qui veut bien l’entendre des extraits de « Walden » d’Henry David Thoreau (1854), texte qui inspire le nom de la compagnie, comme le spectacle.

Progressivement, le silence se fait et sur l’estrade les danseurs commencent un échange muet. Faisant circuler une branche morte, parfois violemment frappée au sol, ils déplacent également des pierres, dans une cadence de plus en plus présente à nos oreilles et à nos corps.

Le rituel a commencé.

La tension monte imperceptiblement, les protagonistes font s’entrechoquer les roches, ajoutant à la pulsation sonore grandissante (Peter Crosbie), s’éloignant et se rapprochant sans cesse en des gestes saccadés, accélérant leurs pas dans une désorganisation qui n’est qu’apparente.

Sur le fond de la scène une projection en noir et blanc défile (Flavie Trichet-Lespagnol), on y distingue un paysage sylvestre, la danse et ce dispositif scénique semblent nous raconter une histoire venue du fond des âges, à la signification obscure et obsédante.

Les danseurs bougent sans cesse, seuls, par petits groupes que leurs pas agglomèrent et, ponctuellement, se retrouvent pour former des blocs mouvants dans des tableaux à la beauté stupéfiante (ces instantanés mobiles renvoient évidemment à l’intitulé de la pièce) .

La pulsation vitale ne s’interrompt jamais, elle se poursuit sans cesse, sous diverses formes et, s’absorber collectivement dans son mouvement, jusqu’à peut-être s’abîmer, se révèle d’une très belle intensité.

Sébastien Bourdon