« Sur la Branche » de Marie Garel-Weiss

Décidément l’été 2023 est rude, et pas seulement sur le plan climatique (ici, c’est la pluie en continu, à chaque région sa plaie d’Egypte), mais aussi en salles, où l’on peine à tirer de grandes satisfactions.

Tant la distribution que les premières images laissaient augurer une comédie foutraque et charmante, dans la veine d’un film comme « L’innocent » (Louis Garrel - 2022).

Un avocat véreux - mais attachant - exilé dans son appartement décati pour fuir les clients insatisfaits et les responsabilités de manière générale (Benoît Poelvoorde), est tiré de son enfermement par une jeune femme vaguement nymphomane et borderline tout juste sortie d’HP (Daphné Patakia), missionnée à cette fin par son épouse et associée (Agnès Jaoui).

Une fois qu’il a rendu ses dossiers à la maison mère, l’illuminée fragile l’embarque dans une aventure imprévue : tirer d’affaire un petit margoulin embastillé pour des crimes dont il se dit innocent (Raphael Quenard, nouveau joker du cinéma français).

Qui sauve qui, ou qui arnaque qui, le film ne cesse de tourner autour de la duplicité de ses personnages, tentant d’en faire un ressort comique, mais rien ou presque ne fonctionne comme on le voudrait, pour les personnages comme les spectateurs.

Si Daphné Patakia est absolument crousti-fondante et Poelvoorde hilarant, cela ne suffit pas à sauver le film de péripéties sans queue ni tête qui font le plus souvent flop. On nous annonce des situations qui ne se produisent jamais et ce qui arrive à l’écran peine à se connecter à l’ensemble.

C’est d’autant plus décevant que le film recèle de moments drôles et délicats, évidemment soutenus par sa distribution exceptionnelle. Mais cette volonté fantaisiste se heurte sans cesse à l’absence de maîtrise du propos, qu’il soit narratif ou de fond.

Au final, reste une actrice qui brûle l’écran et une réalisatrice encore en devenir mais prometteuse.

Sébastien Bourdon