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« Sidonie au Japon » d’Elise Girard

vendredi 12 avril 2024, par Sébastien Bourdon

Histoire de Fantôme Japonais

Sidonie Perceval - un vrai patronyme d’héroïne - est une petite souris rousse, du genre qu’il ne faut pas secouer parce qu’elle est pleine de larmes.

Portée par une Isabelle Huppert presque juvénile d’allure, le personnage, écrivaine en panne sèche et habitée par des drames personnels, entreprend avec réticence un périple japonais. Ce voyage est organisé par son éditeur local (Tsuyoshi Ihara), à l’occasion de la ressortie là-bas de son premier livre.

Le film déroule dans ce cadre d’évidents attendus : l’inévitable « Lost in Translation » précédent un retour tardif de l’inspiration et du sentiment. Quasi programmatique, il faut alors déterminer en quoi il va se distinguer de ce qu’il annonce d’emblée.

Le film a un charme immédiat, jouant avec efficacité de ses interprètes aussi gauches que timides, mais de cultures radicalement différentes. C’est alors que vient s’insérer dans l’histoire l’inutile fantôme du défunt mari de Sidonie (August Diehl).

Au Japon, si les fantômes apparaissent, c’est qu’ils ont encore des choses à dire aux vivants. Le problème est que le surgissement bonhomme et récurrent du disparu alourdit un film déjà lymphatique, quand le seul télescopage des cultures était suffisant à nous occuper agréablement.

L’effet comique s’émousse vite, et le spectre n’a en réalité pas grand chose à dire, le rendant assez inutile au développement de la narration.

Si le film reste sympathique, on finit par s’ennuyer gentiment, et on quitte la salle avec des convictions qu’on avait déjà : le Japon est lointain et différent, et Isabelle Huppert est définitivement une bonne actrice.

Sébastien Bourdon

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