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« Rien à Perdre » de Delphine Deloget

dimanche 17 décembre 2023, par Sébastien Bourdon

Advienne que Pourra

Sylvie (Virginie Efira), barmaid nocturne à Brest, élève seule ses deux fils. Un soir où elle travaille, le plus jeune des deux se brûle cruellement en se préparant des frites au milieu de la nuit. De retour de sa répétition de trompette, l’aîné l’accompagne à l’hôpital (en caddie !), sa mère étant injoignable.

La Police finit par débarquer dans le bar et emmène Sylvie récupérer l’enfant. Cet incident, finalement sans gravité, va entraîner le placement de l’enfant, les autorités compétentes (India Hair) considérant que sa sécurité n’est pas assurée auprès de sa mère, entre job de nuit et cercle social interlope et vaguement déglingué (mais sympa).

La mère courage va alors tout entreprendre pour récupérer sa progéniture injustement retirée à son affection.

Comment un scénario aux péripéties si peu crédibles peut donner un film de qualité, c’est souvent un joli mystère, et en tout cas ici résolu.

Deux évidences : l’écriture, d’abord et surtout. Tant la narration que les dialogues sont finement développés. Il nous est décrit un implacable enchaînement, presque kafkaïen, il faut donc que les rouages s’emboîtent, avec ce qu’il faut d’huile pour pallier aux invraisemblances. En effet, Sylvie se débrouille en réalité plutôt bien, et ses garçons bénéficient de ce qu’il faut d’amour et de soin. On aurait donc tendance à croire que quelques explications auraient suffi à empêcher la soustraction et le placement du fils. Il faut donc forcer un peu le scénario pour que ça passe et, justement, ça passe.

Ensuite, la qualité de l’interprétation pour incarner ces personnages, et là encore, on ne trouve pas grand chose à redire : Virginie Efira ne cesse donc jamais d’être bluffante, avec ses mille et unes nuances de jeu. Sa famille gentiment dysfonctionnelle est dans le juste ton, entre ses deux fils (Félix Lefebvre et Alexis Tonetti) et ses deux frères (le toujours impeccable Arieh Worthalter et le trop rare Mathieu Demy).

Voilà un film qui ne révolutionnera rien, mais qui a l’élégance de se tenir et d’offrir modestement un joli moment de cinéma.

Sébastien Bourdon

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