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« Les Trois Mousquetaires : Milady » de Martin Bourboulon

jeudi 21 décembre 2023, par Sébastien Bourdon

Des Femmes qui Tombent

Comme beaucoup, on attendait la suite, parce qu’on n’avait clairement pas boudé notre plaisir durant le premier volet. Les emprunts à l’œuvre comme sa modernisation avaient fait de ce premier effort une œuvre aussi galopante qu’enlevée et, c’est bien le moins s’agissant de mousquetaires, qui ne manquait pas de panache.

La curiosité qui précédait cette suite était d’autant plus légitime que nous était promis dès le titre la prégnance à l’image de la fatale Milady, parfaitement incarnée par une Eva Green au charme vénéneux.

Deux heures moins quelques brouettes plus tard, que dire ? Le film n’appelle pas à un décorticage cérébral en règle, s’agissant d’une version augmentée du traditionnel film de cape et d’épée, sans le moindre début de commencement de réflexion sur l’histoire avec un grand H.

C’est une guerre de religions qui devient ici un affrontement sans idéologie apparente, où chacun, avec plus ou moins de cynisme, joue sa partie pour conserver gloire, amour et beauté (tout le monde est beau dans ce film, c’est exaspérant).

Les garçons sont un peu rustres et ne goûtent guère les ablutions, quand les filles sentent le savon, mais comme tout le monde en ces temps guerriers, les froufrous et rubans peuvent cacher des armes redoutables.

Ça castagne donc à tout va, avant d’enfourcher de fiers destriers pour battre la campagne, rattraper des femmes disparues, réunir des troupes, retrouver des camarades de beuverie etc.

Le moins que l’on puisse dire est que l’on se pose peu à l’écran, et dans la salle, on a beau être bien assis, toute cette agitation est un chouïa crevante.

Mais une fois de plus, ça marche. Le casting y est probablement pour beaucoup, car la distraction est une chose trop sérieuse pour être confiée à des tâcherons, comme on semble le croire trop souvent.

Le réalisateur Martin Bourboulon fait le job, e,t même s’il semble cette fois se moquer comme d’une guigne de la fidélité au roman, on en reprendra volontiers un épisode supplémentaire, si jamais c’est prévu.

Sébastien Bourdon