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Les Stones, encore et toujours

vendredi 29 septembre 2023, par Sébastien Bourdon

Une veille de week-end automnal, c’est la date choisie pour sortir « Sweet Sounds of Heaven », le nouveau single extrait du prochain album des Stones. C’est suave, ça swingue gentiment, il y a du featuring de luxe (Lady Gaga et Stevie Wonder). Ils l’ont déjà fait mille fois, parfois en mieux, mais aussi en pire, ce qu’on a tendance à oublier. Ça ne révolutionne ni le genre, ni eux-mêmes (même si une batterie aussi carrée, c’est inhabituel, mais en même temps Charlie Watts est mort).

Ce nouveau titre fait suite à « Angry  » où ces vieux messieurs - blancs pour la plupart - avaient laissé la jeune Sydney Sweeney se trémousser à Los Angeles sur une voiture décapotable. Des images et un son terriblement « boomers », mais là encore, ça faisait le job (quand bien même on a toujours été plus Beatles que Stones, mais il paraît qu’un des deux survivants des Fab Four font une apparition sur la prochaine galette des Stones, justement).

Cette impression de déjà-vu satisfaisant et mélancolique m’a rappelé le 1er juillet 1995, soir de concert des Stones à Longchamp, une date lointaine où on n’attendait déjà a priori plus grand chose d’un groupe considéré comme vieux (il y a près de trente ans !).

Devant moi, une jeune fille, au look hippie avant que ce ne soit revenu à la mode, fumait un joint. Tout à coup, et sans que rien ne m’ait permis de l’anticiper, si ce n’est un ou deux sourires appuyés, elle s’est jetée sur moi pour m’embrasser langoureusement tout en me soufflant dans la bouche la fumée de sa cigarette qui fait rire.

Je me souviens ensuite que s’est abattue une pluie torrentielle et des rivières de flotte qui coulaient sur les bords du chapeau de Keith Richards, concentré sur sa guitare. C’était mes années grunge et fusion, mais en quittant les lieux après la dernière note, trempé jusqu’aux os et ému, je suis revenu sur mon préjugé : ça restait sacrément cool les Stones.

Evidemment, il me faudra le prochain disque dans un format physique aussi cher qu’encombrant.

Sébastien Bourdon

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