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Riverside - L’Alhambra, le 16 octobre 2023

jeudi 19 octobre 2023, par Sébastien Bourdon

Cris et Chuchotements

Amateur de sludgecore ou de death metal old school, ce lundi soir d’octobre n’était pas pour toi. En revanche, pour les passionnés de l’arpège et de la mélodie complexe, fan de Pink Floyd et Rush, de Marillion et Steven Wilson (voire de A-ha ou Tears for Fears), tu étais à ta place et fort bien installé même.

Si on avait pu goûter sans modération leurs disques et apprécier sans retenue leur set au Hellfest quelques mois plus tôt, rien n’avait laissé prévoir une soirée aussi intense, tant tout ce que produit Riverside fut ici décuplé.

Commençons par le plus inattendu pour un groupe progressif pur jus, la bonne humeur et l’humour. Le prog, à l’instar du free jazz, c’est quand même un truc d’étudiant à lunettes où chaque note compte, on n’est en principe pas là pour rigoler.

De surcroît, Riverside - comme son nom ne l’indique pas - est un quatuor polonais, venu donc d’un pays pas forcément fameux pour ses humoristes. Et pourtant ces quatre garçons dans le vent de l’hiver n’ont cessé d’être souriants et enthousiastes, réclamant sans cesse la participation du public.

Leur bassiste chanteur, Mariusz Duda, s’est même révélé proprement hilarant par des discours particulièrement sentis entre les morceaux, se moquant d’eux-mêmes et de la gravité mélancolique de leur musique, mais aussi des fans de prog qui applaudissent souvent à côté durant les morceaux, incapables de s’aligner en rythme sur des mesures décomposées.

Cette capacité enchanteresse à faire rire subtilement était d’autant plus détonnante qu’il faut être sacrément concentré pour jouer leur musique, belle, complexe et précise.

Mais tout semblait facile à cette formation ramassée, avec une virtuosité toujours au service de la mélodie, sans excès démonstratif ni putasserie, à l’image de son bassiste à la voix aussi douce que sa basse est puissante et nerveuse.

Cela a duré deux bonnes heures qui ont filé comme cinq minutes, et l’ovation finale était plus que méritée. Ils reviennent quand ils veulent, on les attend déjà.

Sébastien Bourdon

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