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Kiss, Goodbye

dimanche 3 décembre 2023, par Sébastien Bourdon

Samedi 2 décembre au soir à New York, KISS donne son ultime concert : cette fois c’est « la fin de la route » disent-ils.

Il m’est difficile de remonter le fil d’un groupe qui a habité mon existence depuis plus de quarante ans, trop de son, trop d’images. Ils sont arrivés chez moi à peu près en même temps que Goldorak et Strange, comme des phénomènes de pop culture a priori peu destinés à franchir les barrières du domicile parental, où l’on n’était guère versés dans le bruit saturé et la fureur colorée.

Mon poster avec un Gene Simmons ensanglanté brandissant sa basse vers le ciel en tirant la langue ne survécut ainsi pas longtemps à la censure maternelle…

Il y eut quand même un voyage scolaire aux Etats-Unis en CM2 dont je suis revenu avec tous les disques, comme un trophée.

Et puis, bien plus tard, la tournée de la reformation en 1996 avec un Zénith parisien qui me permit de les voir enfin en vrai, les quatre membres originels.

En effet, le Kiss qui avait illuminé ma prime jeunesse, celui qui avait pavé ma route du rock n’roll dont les fondations avaient déjà été travaillées par les Beatles, n’était plus au moment où je les découvrais. Le guitariste Ace Frehley et le batteur Peter Criss, avaient quitté le navire au tournant des années 80, laissant les charismatiques Gene Simmons (basse) et Paul Stanley (guitare) piloter un navire qui finit par ramener dans ses soutes plus d’or que tous les conquistadors espagnols n’avaient jamais pu en rêver.

Mais finalement, et ce fut là l’immense réussite de ce groupe, savoir survivre à tout : au départ des uns (cf. supra), comme à la mort des autres (Eric Carr). À chaque fois, certes sans la magie des débuts, se ressaisir et ne jamais cesser d’estomaquer les foules, de 7 à 77 ans.

On leur a quand même fait des infidélités (alors que ce n’est pas notre genre), pour poursuivre notre propre route, prenant les bifurcations, les itinéraires bis et même les impasses.

Mais à chaque fois qu’il y avait une route du retour, on la prenait, sans que jamais leurs sempiternels adieux allégués pour l’occasion ne ressemblent au coup de la panne (des Zénith, des Bercy, des Hellfest…).

Ainsi de ce « End of the Road Tour » dont on avait fini par croire qu’il nous enterrerait tous, tant il ne cessait de bégayer.

Kiss c’est peut-être fini, mais franchement, depuis quand met on réellement fin aux rêves ?

Sébastien Bourdon

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