Jeff Beck (1944 - 2023)

Il y a des artistes qui ne se contentent pas de ne pas vieillir artistiquement, ils poursuivent ce même prodige physiquement. Et pourtant, ils meurent quand même, la vie est injuste et la mort s’en fout.

Jeff Beck était de ceux-là, quand bien même je maîtrise mal sa carrière pléthorique : on s’est beaucoup compromis dans le rock progressif, mais pour pouvoir quand même discuter avec une fille de temps en temps, on n’est pas allé jusqu’au jazz-rock (ou alors en cachette).

Il n’empêche que ce garçon a parfois surgi dans notre discothèque, avec les Yardbirds, mais surtout avec ces chefs d’œuvres British blues pré hard-rock que sont « Truth » (1968) et « Beck-ola » (1969).

J’ai quand même aussi beaucoup écouté son album de 1989, « Jeff Beck’s Guitar Shop », mais plus pour la batterie de Terry Bozzio, jusqu’à d’ailleurs cultiver une obsession pour un break situé à la cinquante-troisième seconde de la deuxième minute du morceau « Behind The Veil  », obsession qui perdure à ce jour.

Et sinon, dans le dernier Ozzy, sa guitare acide fait des merveilles sur le morceau « Patient Number 9  » (2022), preuve de sa fraîcheur conservée jusqu’au dernier accord.

C’est donc une nouvelle triste comme un jour pluvieux, et ce d’autant que Tatjana Patitz, figure de papier glacé de notre adolescence - on se met souvent à simultanément regarder les filles et écouter des disques, vous avez remarqué ? - a également passé l’arme à gauche…

Sébastien Bourdon