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Maudits + Monkey 3 - Savigny-Le-Temple (Grand Paris Sludge) le 27 avril 2024

dimanche 28 avril 2024, par Sébastien Bourdon

Sonic Temple

Savigny-Le-Temple, c’est loin, la route en voiture sous une éternelle pluie battante nous aura alors permis de nous familiariser avec le dernier Monkey 3 (« Welcome to the Machine ») : c’est bien simple, cette musique et cette humidité de fin du monde, on se serait cru dans « Blade Runner » (Ridley Scott - 1982).

Arrivé sur place, on découvre un espace multicolore et chatoyant, habité ce soir par les hordes souriantes de noir vêtues.

Le service foodtruck est de qualité mais sous dimensionné, occasionnant une longue attente, obligeant finalement à manger ses nouilles avec des baguettes alors que débute le set de Maudits Band. Ce parfum de coriandre colore étrangement une musique avec laquelle on est devenu si familier.

Cette prestation permet de constater à quel point le trio affûte inlassablement son jeu et sa dynamique d’ensemble, ajoutant ça et là notes et couleurs.

Si l’on en doutait encore, les mélopées de Maudits sont riches d’évocations. À chaque morceau le trio fabrique un petit univers, un mouvement vers un indicible, pour un rendu cinématographique. Cette superbe mécanique fonctionne, quelque soit la durée du morceau joué.

Ça devient une habitude, le concert fut exemplaire et généreux, même si sa brièveté aura laissé un goût de trop peu (et de coriandre également). C’est passé comme un rêve.

Il a tellement plu que l’on marche sur l’eau dans la salle où joue monkey3. En réalité, cette mare ne vient pas du ciel mais des entrailles de la ville de Savigny, ce que son fumet trahit. Les plus délicats mettront donc leurs bouchons d’oreilles dans les narines, préfèrent préserver leurs facultés olfactives plutôt que l’audition.

Le groupe suisse est un habitué du circuit, ici on sent tout de suite la maîtrise du jeu : on sait de quoi on cause, on en connaît les nuances et le dosage de frappe qui s’impose et en impose.

S’il arrive au quatuor d’être éthéré (et étiré), c’est en restant bien au fond du temps, appuyant comme il faut, là où il faut.

Les influences floydiennes sont indéniables, mais la pulsation de la section rythmique est plus sévère, on est dans la stratosphère avec le palpitant au taquet.

Quant à la guitare, elle ne craint pas d’être bavarde. Elle se contorsionne devant un mur de basses, y trouvant une place naturelle pour délivrer ses arpèges dans la fumée des cigarettes électroniques (welcome in 2024).

On se sera donc senti tout du long comme transporté dans un vaisseau spatial (mais qui devrait repasser à la station orbitale pour un problème de reflux dans les tuyaux).

Les festivités terminées on se retrouve devant les stands à échanger félicitations et affections, dans cette joie collective qui fait toujours plaisir à vivre.

Sur la route vers Paris, on a croisé des lapins, ce n’est finalement pas sans charme la banlieue périurbaine.

Sébastien Bourdon

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