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Torche aux Marrons (From the Flame)

Leprous + guest

mardi 7 novembre 2017, par Sébastien Bourdon

LEPROUS + guest - Le Trabendo le 6 novembre 2017

Arrivé dans la salle, j’aurais bien acheté un tee-shirt, mais je n’avais pas de cash sur moi et le metal persiste paradoxalement à ignorer le « sans contact ». On se contentera donc d’un patch estampillé Leprous, mais c’est crétin quand on ne sait pas coudre.

On dépensera ensuite ses dernières piécettes dans un hot-dog et une bière, traverser Paris à bicyclette, ça creuse et ça donne soif.

Entré un peu tardivement pour entendre le set du premier groupe (trois premières parties tout de même) on se contentera des dernières salves qui donnaient l’impression d’une belle musique aux envolées mélancoliques, on se met donc cela sur l’oreille pour le fumer plus tard..

Le deuxième groupe semble prometteur dans le même genre, mais la chanteuse a la vocalise pénible (plus précisément une absence de voix pénible). Et rien ne convaincra réellement dans l’aimable énervement de ces australiens.

On s’esquive un peu pour prendre une place assise à la fraîche côté jardin. Il s’agit de prendre des forces pour le plat de résistance (et il n’y aura ni fromage, ni dessert).

Las, encore un groupe se présente au public : Agent Fresco, au nom de circonstance avec ces premiers réels frimas de novembre. Un peu trop romantico-énervé pour nos oreilles, ce ne sont pas non plus ses tentatives un peu vaines de complexité rythmique qui emporteront plus notre suffrage. Décidément, Leprous traîne une drôle de scène derrière lui, de jolis garçons bien coiffés, mais aucun de ces combos n’effleure la force de frappe des norvégiens, tout en semblant vouloir s’inscrire dans leur sillage.

Si j’avais su, je serais resté plus tard au bureau.

Leprous fait partie des groupes qui laisseraient à penser que les grands anciens partis, il restera des raisons de sortir le soir pour écouter de la musique intense. Si le groupe cède parfois à une relative grandiloquence avec des arrangements emberlificotés comme une pâtisserie alsacienne et à un romantisme un peu échevelé (à mèche pour être précis), musiciens du leader d’Emperor, Ihsahn, ils se distinguent quand même par une sacrée capacité à terrasser l’auditeur. On relèvera notamment leur incroyable batteur, Baard Kolstad, enfant prodige de l’instrument qui semble ne vivre et respirer que pour s’installer derrière ses fûts, équilibriste étonnamment tout en maîtrise.

Après une si longue attente, les voilà. Plus exactement, leur entrée est précédée de l’arrivée sur la scène d’un violoncelliste qui se lance dans de longs arpèges qui ont l’heur de séduire l’audience.

Lorsque les autres finalement surgissent, très vite on manque de place sur l’estrade pour les musiciens, aussi agités physiquement que sur le plan sonore. Personne n’a été blessé ce soir, c’est un miracle.

Le dernier album en date, « Malina » (2017), plus dépouillé, franchit facilement l’épreuve de la scène. D’ailleurs tout le monde dans la fosse semble le connaître déjà par cœur et entonne à pleins poumons les divers hymnes en puissance qu’il contient.

Mais les extraits du précédent opus, « The Congregation » (2015), survolent le set, avec une intensité qui surprend encore, nonobstant les nombreuses écoutes. Synthèse de plusieurs courants musicaux et influences, ce disque reste la pierre angulaire de leur discographie, celui qui les a amenés à une reconnaissance élargie et largement méritée.

Si tous les musiciens de Leprous impressionnent, la voix incroyable d’Einar Solberg semble être autorisée à se porter vers d’autres univers, jusqu’à la musique ancienne. Le violoncelliste semble en ce sens tout à fait à sa place et portera peut-être naturellement le groupe dans des expériences sonores encore plus ouvertes. Même si pour l’instant, force est de constater que Leprous ne se distingue pas dans le domaine pointu de la musique de chambre.

Le concert s’achève sur l’incroyable crescendo du morceau "Slave", ne laissant aucune illusion de rappel aux spectateurs, aller plus haut et plus fort semblant alors impossible.

"Let us know
Where demons are
"

Sébastien

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