Accueil > Voyages > La Libreria e la Spiaggia

La Libreria e la Spiaggia

lundi 21 août 2023, par Sébastien Bourdon

Eût un temps maintenant un peu reculé, nos été étaient largement consacrés à Agatha Christie et Stephen King. De grandes marées temporelles ont depuis emporté ces auteurs un peu au loin, mais à portée. Car ça reste rien chouette de lire des petites histoires terrifiantes quand il fait chaud au bord de l’eau, ainsi de ce « Later » dévoré cette semaine (Stephen King). Scénario ultra classique : un enfant qui voit et parle aux personnes fraîchement décédées, jusqu’à être lui-même finalement poursuivi par un serial-killer mort (mais pas devenu sympa pour autant).

Sur la plage l’autre jour, a surgi sur la serviette d’à côté une bande de jeunes allemands, athlétiques et transpirants une santé insolente. Joyeux comme des labradors, ils causaient beaucoup, mais on dira ce qu’on voudra, l’allemand semble une langue nettement moins adaptée à la plage que le babillage italien.

Dans la ville au bord de la lagune, tout semblait mort. Un samedi d’août, voilà qui avait de quoi surprendre. Attendre quelque chose, quelque part, se réfugier dans un parc pour l’ombre, le fuyant ensuite pour ses moustiques tigres particulièrement agressifs.

On nous a raconté que lorsque les espagnols ont conquis Orbetello au XVIIe siècle, ils disaient avoir trouvé une peuplade qui ne faisait rien qu’à boire des coups entre deux pêches miraculeuses qui suffisaient à se nourrir, sans trop nuire à sa léthargie naturelle.

Et soudain, 17 heures sonne et la cité reprend vie, tout s’ouvre, s’étale, tel le contenu des échoppes dans les rues piétonnes. Où étaient tous ces gens ? Ils ont comme envahi la ville, qui se laisse faire, ravie.

Dans une librairie étroite mais longue comme un couloir d’assemblée, on passe aussi de la musique. C’est bien joli Johnny Cash reprenant Nine Inch Nails, mais c’est d’une tristesse abyssale et ça n’aide pas à lire dans une langue qu’on maîtrise mal. N’empêche, le lieu ne désemplit pas et sa configuration fait se croiser dans les deux sens des files de gens curieux de lecture.

L’archéologie étant de rigueur en ces terres anciennement étrusques, on exhume un Van Halen deuxième période, celle de Sammy Hagar, moins courue chez les gens de bon goût. Pourtant ce « For Unlawful Carnal Knowledge » (1991) est une sorte de petit bijou de hard rock efficace et élégant. Feu Eddie Van Halen maîtrisait alors parfaitement son art (celui de la guitare) et ce n’est pas son frère derrière la batterie qui allait gâcher la fête (ni personne d’ailleurs). Un son rond et massif pour porter une série de titres alternant mélodies et prouesses virtuoses dans une apparente absence d’effort, comme si la musique et la vie devaient n’être que légèreté. Un peu comme les vacances en somme.

Sébastien Bourdon

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.