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Joies de l’Ecriture

vendredi 10 novembre 2023, par Sébastien Bourdon

À propos de « Lire et Dire le Désir »

Quand j’étais jeune, j’aimais beaucoup un écrivain probablement un peu oublié maintenant, Claude Roy. Je l’ai croisé sur un trottoir du Quartier Latin (forcément), mais n’ai pas osé l’aborder. Il est mort, j’ai regretté.

J’ai vérifié, j’ai écrit 650 chroniques à ce jour. Il n’y en a guère que j’apprécie, mais cela représente une somme, un corpus, et je suis parfois content de l’avoir fait et de continuer à l’approvisionner. C’est mon disque dur externe.

Il peut surtout arriver que j’y retrouve trop de ma petite personne, privant la prose d’une profondeur et d’un détachement que j’avais imaginé pouvoir apporter.

Il y en a pourtant une de chronique, éminemment personnelle justement, qui a fait une drôle de ballade.

Un beau matin d’été 2023, un prix Goncourt nous tend son stylo en nous enjoignant d’écrire sur le désir à 15 ans, pour lutter contre une forme aussi inattendue qu’inique de censure. La souffrance de cet âge ne m’ayant jamais quitté, je m’exécute en espérant, qui sait, être remarqué par ledit Nicolas Mathieu qui est quand même une sacrée plume (mais que je n’ai jamais croisé sur un trottoir du 6e arrondissement, me contentant de le suivre sur Insta).

Mon texte ayant plu à l’écrivain, je me retrouve sur une de ses stories, sorte d’aboutissement personnel 21e siècle, avec de nombreux autres à bénéficier de ce privilège. Rien que ça, c’était bien, ça m’allait.

Et puis à la rentrée, je reçois un mail me parlant d’un livre : on me demande l’autorisation formelle d’y mettre mes lignes, avec versement des droits au planning familial. Il y a des questions qui contiennent leur réponse.

Les semaines s’écoulent, et le livre arrive au courrier, on vérifie un peu fébrilement : oui, incroyable, on est dedans.

Est organisée le 8 novembre une soirée de lancement du bouquin dans une librairie à Vincennes, à laquelle se rendent de nombreux contributeurs. Je finis par prendre le micro, on joue à se dédicacer le livre les uns les autres, avec des vrais écrivains au milieu, Manu Causse et Nicolas Mathieu. C’est un moment particulièrement heureux.

Comme l’a dit Nicolas Mathieu au cours des échanges, « la littérature n’est pas une menace, c’est un outil d’émancipation ». Et cela est vrai, pour la lecture, comme pour l’écriture.

651 chroniques donc.

« All I need is a TV show, that and the radio »

Genesis « Turn It On Again »

Sébastien Bourdon

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