William Friedkin 1935 - 2023

Terrifié par anticipation et conviction, je n’ai jamais vu « L’exorciste » (1973) de William Friedkin (ni d’ailleurs « Massacre à la Tronçonneuse » (1974) de Tobe Hooper). J’ai acheté le teeshirt à mon fils aîné il y a quelques années de cela, mais je ne crois pas qu’il l’ait vu non plus. Les chiens ne font pas des chats, probablement.

Ceci dit, petit cinéphile et même au-delà, on a quand même été sacrément bluffé par « French Connection  » (1971), et pas seulement pour sa fameuse course poursuite automobile, mais pour ces personnages troubles, cette photographie sale comme son sujet, cette noirceur sans nuances de gris.

Voir au cinéma à sa sortie « Police Fédérale LA » (1985) et se prendre la tronche de Willem Dafoe comme une évidence physique de l’ambiguïté incarnée.

Ça n’était jamais confortable un film de William Friedkin. Ainsi de ce ce remake sous acide du « Salaire de la Peur » de Clouzot qu’est « Sorcerer » (1977) : il faut ne s’attendre à rien comme à tout, et on en sort quand même tourneboulé.

Friedkin était comme ses pairs (Scorsese ou De Palma), mais souvent en pire.

Le tout frais décédé du jour créait des formes au sein des genres, et c’est ce qui lui survivra. Et je regarderai peut-être un soir « L’exorciste » (si on me tient la main, et que l’ironie ravageuse du réalisateur me fait passer la trouille).

Sébastien Bourdon