Accepter sa Douleur
Il est des ouvertures de film qui vous captivent immédiatement, et l’exercice est ici d’autant plus saisissant qu’il est en deux parties : une voix off accompagne une caméra qui arpente une belle demeure ancienne, faite de bois qu’a travaillé le temps, nous invitant à y entrer et à en découvrir la longue histoire.
De cet incipit majestueux, on passe soudainement à une séquence gouvernée par la tension, celle qui a gagné une de celles qui a habité ladite demeure, Nora (…)
Articles les plus récents
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« Valeur Sentimentale » de Joachim Trier
5 septembre, par Sébastien Bourdon -
« Et Dieu Créa la Femme » de Roger Vadim (1956)
3 septembre, par Sébastien BourdonNulle au Soleil
C’est toujours un exercice délicat que de s’attaquer à un film auréolé d’une gloire ancienne, promis à la postérité par le statut d’œuvre emblématique d’un temps.
Il arrive toutefois que les titres de gloire soient usurpés, et la pénible revoyure de cet opus confirme surtout que Roger Vadim n’était ni Douglas Sirk, ni Elia Kazan.
Quant à faire de lui un précurseur de la Nouvelle Vague du fait de sa liberté de ton, merci, mais non merci. On lui saura seulement gré (…) -
« La Trilogie d’Oslo - Désir » de Dag Johan Haugerud
1er septembre, par Sébastien BourdonChim chiminey, chim chim cher-ee
Sur les toits d’Oslo s’agitent des ramoneurs. À la pause, l’un apprend à l’autre avoir eu la veille une expérience homosexuelle - inédite le concernant - avec un client.
Un peu estomaqué, le camarade encaisse la révélation, s’étant lui-même préalablement confessé des rêves ambigus qui l’habitent depuis quelques temps (et où figure invariablement David Bowie, fameux androgyne).
L’échange s’étend longuement, le temps de percevoir chez ces hommes (…) -
Italie, été 2025
28 août, par Sébastien Bourdon28 juillet, Gênes
La dernière heure et demie de route n’était faite que de lacets, de montées et descentes, obligeant sans cesse à des ralentissement et des décélérations, en prenant la plus grande attention aux camions et voitures.
Longeant la nature, les voies ferrées et les usines jusqu’à la mer au soleil descendant, compliquant encore la chose, passant du soudain éblouissement à l’obscurité des nombreux tunnels coupant les collines.
Aoste - Gênes, c’est fait.
29 juillet, Nervi (…) -
Mort du Guitariste
22 août, par Sébastien BourdonÇa date de 2004. Je ne me souviens plus du modèle de la voiture, juste de cet angle de rue parisienne où j’étais garé : je n’arrêtais pas de monter le son, tout seul dans le véhicule, complètement sidéré par la puissance des guitares sur « Heart Alive », extrait de « Leviathan » (2004). Mastodon, vainqueur par KO auditif.
Ils étaient quatre : deux guitares - Bill Kelliher et Brent Hinds, basse et batterie - Troy Sanders et Brann Dailor, chacun ou presque poussant la chansonnette.
Au gré (…) -
« Un Été à Berlin » d’Andreas Dresen (2005)
8 août, par Sébastien BourdonLe Monde au Balcon
Berlin, anciennement Est, année 2004, deux jeunes femmes, dans une trentaine plus ou moins avancée, se débattent dans un quotidien parfois complexe.
L’une, Katrin (Inka Friedrich), 39 ans et demi, comme elle le précise à chaque entretien d’embauche, est mère célibataire d’un jeune ado. Elle tente sans grand succès d’entrer dans le marché du travail, avec ses appétences le plus souvent inutiles de décoratrice et peintre du dimanche.
Sont accrochées chez elle (…) -
« Manon » de Henri-Georges Clouzot (1949)
6 août, par Sébastien BourdonIdylle Fatale
Un grand réalisateur est un être humain comme les autres, il lui arrive de se planter.
« Manon » n’est pas souvent cité dans les gazettes pour évoquer la grandeur du cinéma de Clouzot, et après l’avoir vu, cela s’explique.
Si le film a obtenu le Lion d’Or à la Mostra de Venise en 1949, sa vision est aujourd’hui assez difficile, ne serait-ce que parce qu’il semble terriblement long (alors qu’il ne l’est pas : 100 minutes).
Adaptation assez freestyle du « Manon Lescaut » (…) -
« Louis-Ferdinand Céline, le voyage sans retour » une émission de Philippe Collin - podcast France Inter
5 août, par Sébastien BourdonPrévoyez un peu de temps, mais surtout planifiez le : une fois commencée, cette traversée radiophonique ne peut souffrir de ne pas être accomplie jusqu’à son terme.
En dix épisodes denses, de 55 minutes chacun, nous est raconté un parcours effarant, sans mesure, d’un homme probablement cinglé qui aura révolutionné la littérature tout en accompagnant de sa plume et de son énergie la pensée la plus ignoble de son temps.
Car Céline n’a pas fait qu’écrire des saloperies, il en aura (…) -
« Drôle de Missionnaire » de Richard Loncraine (1982)
26 juillet, par Sébastien BourdonMan on a Mission
Printemps 1906, longtemps exilé pour des missions d’évangélisation en terres africaines, le père Charles Fortescue (le Monty Python Michael Palin) rejoint sa native Angleterre pour s’y marier.
Sur le bateau du retour, il croise et est charmé par une certaine Lady Ames (Maggie Smith), dont il va recroiser la route ensuite.
Il retrouve à terre sa future épouse, non sans une certaine impatience physique, mais cette dernière semble plus intéressée par le mariage comme (…) -
Goodbye to Ozzy
23 juillet, par Sébastien BourdonOn a beaucoup pleuré devant nos écrans lors des adieux d’Ozzy à la scène, et voilà qu’à peine quinze jours plus tard, il quitte définitivement le building.
Il était à deux doigts de nous faire une Jean-Baptiste Poquelin. Il est quand même parti avec une rare élégance, dispensant au monde une dernière fois son art avant de le quitter.
Ozzy Osbourne, avec ses trois copains de Birmingham, a inventé rien de moins que le heavy metal, devenant de facto le patron de ceux qui ne voulaient pas en (…)