Accueil > Francais > Cinéma > Un Eté Débraillé

Un Eté Débraillé

« La Fille du 14 Juillet » d’Antonin Peretjatko

lundi 8 juillet 2013, par Sébastien Bourdon

Si on ne vous l’a pas déjà dit, si vous ne l’avez pas encore lu, je vous le confirme ici, cet objet filmique ressemble à l’improbable télescopage de l’œuvre de Jean-Luc Godard avec celle de Max Pécas. On disserte parfois, on court tout le temps, et déboulent régulièrement dans le cadre des filles à moitié nues.

Ce défi d’auteur est fort bien tenu, on rit presque en continu et on ne s’ennuie jamais. Il fallait oser un tel alliage, mais en même temps, il y a quelque chose de profondément français dans cet éloge des vertus conjuguées de la paresse, de la folie et de l’amour. Cela ne se fait pas d’être sérieux, même et surtout en temps de marasme économique, n’en déplaise aux esprits chagrins.

Un jeune homme un peu désœuvré, Hector, gardien de salle dans un musée, tombe amoureux de Truquette (sublime Vimala Pons), parce qu’elle est belle comme une statue grecque (indiscutablement). Puisque c’est la crise, accompagné de son ami Pator (toujours exceptionnel Vincent Macaigne) récemment surpris en plein exercice illégal de la médecine, ils décident de partir en vacances, ajoutant dans leur vieille Mercedes une ravissante jeune femme, amie de Truquette, et son frère, sauveteur en mer de son état. Cette échappée est immédiatement gouvernée par un slogan tombant sous le sens : les femmes, l’alcool, la voiture, merci le Front Populaire.

La descente de Paris à la plage (cap au Sud) ne se fera évidemment pas sans moult accidents, le quintet fauché multipliant les aventures drolatiques et absurdes, se perdant en chemin pour mieux se retrouver ensuite. Surtout, difficulté supplémentaire, notre petit groupe remonte en réalité la marée, car le gouvernement socialiste a décidé d’avancer la rentrée au 1er août pour faire face aux difficultés économiques, et ce nonobstant la colère des aoutiens et des « anarcho-syndicalistes ».

Le film suit donc cette drôle de route, ponctué de scènes proprement absurdes et d’un défilé continu ou presque de jeunes femmes dont les robes d’été minimalistes peinent à dissimuler les formes les plus affolantes qui soient, quand elles ne sont pas déjà déshabillées. Poésie et « jazz qui craque », nudité Nouvelle Vague, le moment est léger et délicieux, le cinéaste ne prétend à rien, si ce n’est à l’impératif besoin de vivre dans la légèreté, le plus possible, le plus longtemps possible. De toute façon, à la fin, on nous rattrapera, mais on aura bien rigolé.

Sébastien

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.