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Tortoise live... Ca donne quoi ?

lundi 15 septembre 2008, par Sébastien Bourdon

Sebastien se remet dans l’ambiance d’un concert de Tortoise... Va-t-il bien aimer cette fois-ci ?

Je n’aurai pas forcément parié une cacahuète sur un concert de Tortoise. Je veux dire, je les avais déjà vus (à l’Elysée-Montmartre) et je m’étais retrouvé au sein d’un public lunettes-tee-shirts-Inrocks face à un groupe looké tout pareil pour assister à un concert froid et ennuyeux.

Pourtant, excusez-moi pardon, j’adore ce groupe. Les deux albums A Million Now Living Will Never Die et TNT sont inouïs : leur écoute permet de constater cette chose rare, ce groupe a inventé quelque chose. Une musique et un son rien qu’à eux, immédiatement identifiables. De subtiles influences électro (cet aspect est plus créé par le mixage des disques, découpage et recollage, un peu comme le pratiquait Zappa d’ailleurs, mais je m’égare), du jazz joué par un groupe de rock, ou l’inverse. Et puis, c’est tout simplement une musique sublime, dont le plaisir d’écoute ne faiblit pas avec les années.

Plus fort encore, si l’on peut si vite identifier la musique de Tortoise, c’est grâce à l’utilisation forcenée (mais sans forcer) de xylophones et autres vibraphones. Là, tout de suite, j’en sens certains rétifs. Et bien non, c’est notamment dans ces moments là que le groupe touche au sublime, comme nous avons pu le vérifier vendredi soir à la Cité de la Musique pour la prestation de Tortoise au cours d’une « Chicago Night » organisée dans le cadre du festival de Jazz de la Villette.

Et bien croyez le ou pas, c’était tout simplement vachement bien. Au début du concert, chose amusante, j’ai réalisé que ce groupe, quand même sacrément avant-gardiste (mais pas bruitiste, on est enrobé comme un caramel au beurre-salé par la musique produite par Tortoise), sonnait parfois comme le Genesis du « Lamb Lies Down On Broadway ». Il faudrait que je leur dise, mais je ne suis pas sûr qu’ils le prendraient bien. Bon, ils auraient tort, mais je ne vais pas vous exposer ici tout de suite les raisons de ma passion toujours pas éteinte pour Genesis et le rock progressif (25 ans que ça dure).

Pour l’occasion - un « Festival de Jazz » donc (prononcer avec le même accent que « Biennale » ou « Vidéaste ») - les chicagoans s’étaient adjoints les services d’un trompettiste et d’un guitariste-improvisateur (« de génie » selon le prospectus distribué). Las, je crois bien que c’est ici que se trouvait la limite de cet excellent spectacle. Si les gars de Tortoise frisent justement le génie lorsqu’ils jouent leur musique, ils s’avèrent de piètres improvisateurs free, posture qu’ils tentèrent pourtant d’aborder pour faire vraisemblablement plaisir à leurs invités du soir. Heureusement, ces intermèdes étaient de courte durée et ne freinèrent pas l’incroyable montée en puissance de la soirée.

Parce que bizarrement, ce groupe si peu charismatique - tant et si bien qu’il a semblé lui-même surpris par la ferveur qui est petit à petit montée de la salle - nous a envahis de manière lente et comme sereine, mais inéluctablement.

Pour finir, il y eut tellement de rappels que je ne me souviens plus si ce furent deux ou trois retours sur scène auxquels nous eûmes droit. On a fini le concert tout devant - bon, on n’a pas eu un mérite fou à tracer notre route jusqu’à la scène au sein de ces white pas du tout trash - et c’était drôlement bien de voir de plus près ces multi-instrumentistes de talent.

Presque pas une goutte de sueur pour nous, juste un peu mal aux pieds d’être restés debout immobiles. De la bière quand même en sortant, et une discussion sur un sujet fondamental : le choix du tee-shirt pour aller au concert. Exceptionnel, je n’en ai d’ailleurs pas acheté : en même temps, ils n’en vendaient pas...

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