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Plouf

mardi 16 mars 2010, par Sébastien Bourdon

Un film sur l’océan, commenté par ce cher Seb.

Dans l’archipel des Bijagos, une des plus belles îles s’appelle Meio. A chaque séjour (donc quatre) je m’y suis rendu, à chaque fois j’ai été émerveillé.

Mais...

A l’endroit où se termine la plage et où commence la jungle, sous la frondaison des arbres où viennent finir les marées montantes, s’accumulent les déchets, déposés tous les jours par la mer. Des bottes, du fil de pêche, des bouteilles, des emballages...

Je pense souvent à cet endroit.

Hier, nous sommes allés voir Océans. Parce que voyez-vous, j’aime bien les documentaires animaliers et particulièrement marins. Un mélange d’émerveillement et d’angoisse. C’est évidemment superbe et évidemment les Inrockuptibles ont détesté. Bon, il faut bien que le monde soit parfois un peu logique et cohérent.

Mais la critique peut se justifier, l’opus est un peu lénifiant. Il n’est pas exempt d’autres critiques : c’est un film « vert » (sur la Grande Bleue), réalisé in situ, mais avec des trucages : les massacres d’animaux ont ainsi été reconstitués et un requin en plastique (fort bien fait) vient jouer l’agonie de la pauvre bête une fois privée d’ailerons. Je me doute bien que les pêcheurs accueillent moyennement les caméras durant ces séances de massacre, mais j’ai trouvé ça faux-cul, autant que le parrainage du film par EDF et TOTAL.

Mais voilà, il n’y a pas de jour où je ne pense pas à la nature, à l’idée d’espaces qui ne seraient pas envahis par mes semblables (évidemment, je n’envisage ces sites qu’avec beaucoup de médicaments sur moi). Et l’océan, a priori, pour ce type de pensées, c’est adapté.

Dans les Bijagos, ce que je préfère, ce sont les traversées en bateau entre les îles, au soir couchant. La jungle diurne s’assoupit et se réveille l’intense vie nocturne, de son côté, la mer se fait lisse et l’on lit les courants comme sur une carte.

Alors voilà, le journaliste parisien n’a peut-être pas besoin de ce genre de sensations (il n’a pas assez lu Jack London voilà tout) et il n’y a effectivement que peu de « cinéma » dans le film de Jacques Perrin. Mais terrorisé par l’eau comme j’ai pu l’être enfant, j’ai presque eu les larmes aux yeux en voyant ce plongeur évoluer côte à côte avec un grand requin blanc.

« Homme libre, toujours tu chériras la mer » (Baudelaire) n’est-ce pas ?

Sébastien

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