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Lénine inCité

vendredi 30 avril 2004, par Thomas Bourgenot

C’est un spectacle bien particulier que Lénine a réservé à la Cité de la Musique en ce 29 avril. En effet, ce fils d’un membre fondateur du Parti communiste brésilien est venu célébrer son pays en France, avec un concert spécialement conçu pour l’événement. Ainsi ce fanatique du métissage musical a-t-il eu la bonne idée d’inviter la bassiste cubaine Yusa et le percussionniste argentin Ramiro Musotto pour nous offrir un répertoire original, mélangeant des titres de ses précédents albums et des nouveautés.

C’est assez calmement que le concert a débuté. Les spectateurs assis ont commencé par se délecter de la musique de Lénine. Tantôt calme et mélancolique, influencé très nettement par la bossa nova, tantôt plus groove avec des influences rock, hip hop et folkloriques du nordeste (maracatu, embolada), le mélange des styles fait la force de sa musique. Car ce quadragénaire a effectivement tout écouté, tout joué, tout digéré, ce qui lui permet d’obtenir son style, son jeu si particulier.

Il nous explique ce métissage dans un nouveau titre : Todas elas juntas num so ser. Cette chanson nous dit qu’il ne chante plus aucun autre artiste, ne leur rend plus hommage, ni n’en fait d’éloge. Il ne chante que sa douce et tendre. Mais pour l’expliquer, il y va d’une longue énumération de toutes les musiques et les auteurs qu’il a écouté. Et là, ça va de Caetano Veloso à Eric Clapton, en passant par Jacques Brel, Gabriel o pensador, Sting ou encore Pixinguinha. C’est donc assez ironiquement qu’il nous donne toutes ses influences pour, au refrain, nous expliquer que tout cela, c’est fini, il ne fera plus que sa musique, pour son aimée. Si les textes sont bons, la musique déchire. Avec sa guitare en nylon sans table d’harmonie, il nous sort un petit effet bien spécial. Le percussionniste se lâche et la bassiste balance un groove assez méchant avec sa fretless.

Mais, les titres plus connus sont aussi excellents. Les arrangements assez sobres (dû au nombre de musiciens sur scène) permettent de décortiquer les morceaux. La version de Rosebud avec le pandeiro ou encore celle de Jack Soul Brasileiro nous emportent dans l’univers très entraînant et très brésilien de Lénine. Que l’on comprenne ou pas les textes (ici, c’était plus facile, un livret avec les textes traduits était fourni à l’entrée), on ne peut qu’admettre que Lénine communique ce qu’il dit être « O charme dessa Nação » (« Le charme de cette nation [brésil] »)

On a l’habitude de l’entendre avec des formations un peu plus grosses, des rajouts électro, et on se demandait comment il allait faire avant d’arriver dans la salle. Eh bien il a fait, et très bien. Le choix des musiciens accompagnateurs a du beaucoup jouer pour ce succès. Ils n’étaient pas là pour rigoler (même si le sourire restait accroché à leurs visages).

Seul hic peut-être, le calme, pendant les ¾ du concert, des spectateurs. Probablement est-ce la salle qui a joué (le fait d’être assis) ? Salle qui par ailleurs a une acoustique fabuleuse. Je ne sais pas. Mais il a fallu attendre le premier rappel pour voir le public se lever et danser. Après avoir fait deux titres au premier rappel, Lénine et ses acolytes pensaient s’en tirer comme ça, mais non. Après dix minutes d’applaudissements comme j’en avais rarement vu, ils sont revenus à la charge en jouant un morceau supplémentaire. Vraisemblablement, on en voulait encore, mais, le programme de la soirée devait continuer, et le spectacle s’est ainsi achevé.

Très très bonne expérience, ce Lénine en concert. A voir absolument, c’est plus qu’un conseil.

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