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Le plus beau bruit de l’univers

FILLS MONKEY le 6 octobre 2016, Espace 1789 (Saint-Ouen)

vendredi 7 octobre 2016, par Sébastien Bourdon

FILLS MONKEY le 6 octobre 2016, Espace 1789

Cela n’a strictement aucun lien avec le spectacle dont il est ici question, mais l’auteur des présentes tient à signaler à son lectorat avoir accueilli le public dans la salle en qualité d’ouvreur, dans un joli numéro de duettistes (même si je n’ai quand même pas eu à porter une jupe, et que me fût épargnée la tâche d’accompagner les spectateurs jusqu’à leur fauteuil, armé d’une petite lampe de poche).

Ce soir, la salle est archicomble, ce qui est surprenant lorsqu’il s’agit d’accueillir deux batteurs. Pas forcément l’instrument le plus vendeur et on ne compte également plus les blagues sur les frappeurs de peaux. Et puis cette place dans l’orchestre n’est certainement pas celle qui garantit ensuite de mettre des groupies dans sa couche, trop occupé que l’on est à ranger des cymbales dans des housses.

Pour pratiquer moi-même cet instrument, depuis longtemps et plutôt mal, une telle perspective de succès sur ce seul argument – deux batteries ?! – semble improbable. Quel est donc le secret de ces garçons ?

Il semble que ce soit d’être drôle, ce qui n’est pas forcément donné à tous, vous en conviendrez. Dans la mesure où on ne court pas forcément les spectacles comiques, cette plaie culturelle contemporaine qui est au théâtre ce que les séries télé sont au cinéma, on demandait à voir (et à entendre).

Il n’y a en réalité pas vraiment de famille de spectacle à laquelle rattacher cet « Incredible Drum Show », si ce n’est celle du music-hall. Tout en rebondissements et onomatopées, on retrouve dans cette virtuosité musicale et comique un peu du célèbre « Quatuor » (à cordes). Des mélomanes tout à la maîtrise de leur instrument qui en pervertissent joyeusement l’usage, en distordent quelque peu son habituelle et parfois austère pratique.

Cet habile mélange de technicité et de burlesque fonctionne ici fort bien et il est plaisant de voir cet instrument aux capacités tribales galvaniser ainsi une foule dans la musique et le rire.

Le spectacle offre quelques moments de rêverie, peut-être insuffisamment d’ailleurs, mais la mort trouve quand même un court instant sa place sur scène, donnant un instant de subtile gravité à ce show échevelé.

Faisant accessoire de tout ce qu’une batterie peut fournir, y ajoutant gadgets (le kazoo !) et effets spéciaux divers, les deux percussionnistes (Sébastien Rambaud et Yann Coste) livrent un spectacle frais et léger, fort bien tenu et maîtrisé (à l’américaine !).

Lorsqu’est laissée une place plus importante à la musique, la qualité de leur jeu et leur groove ne laissent point de doute quant à la musicalité de ces deux types. C’est un bien bel instrument la batterie.

A l’issue du spectacle, la salle entière s’est dressée pour les applaudir. Au stand du merchandising, l’on pouvait acquérir divers accessoires estampillés Fills Monkey. Celui qui rencontra le plus de succès auprès de la jeune classe présente en nombre fut naturellement le kazoo, dont le son strident emplit ensuite rapidement les rues de la ville endormie.

Sébastien

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