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« Le Grand Bain » de Gilles Lellouche

jeudi 15 novembre 2018, par Sébastien Bourdon

Easy Lover

Pour peu que l’on soit un peu snob, l’idée de voir un film de Gilles Lellouche avec Guillaume Canet n’apparaît pas comme relevant de l’évidence. Et pourtant on aurait eu tort et on ne saurait donc que trop recommander ce déplacement en salles obscures.

Le film tient d’abord et surtout par son casting, qui compte nombre des pointures contemporaines du cinéma hexagonal (et quelques jeunes espoirs). Il est en effet difficile de résister au plaisir gourmand de voir notamment se côtoyer Poelvoorde, Katerine et Amalric.

Réunir autant de vedettes avait pourtant tout de la gageure, comment donner à chacun sa place et éviter que l’un n’écrase l’autre. Cela est rendu possible par l’écriture, assez fine, le montage ensuite, télescopant intelligemment les parcours des personnages et surtout la modestie des comédiens, fort bien dirigés.

L’histoire est assez simple, sorte de « The Full Monty » (Peter Cattaneo - 1997) franchouillard de basse montagne provinciale où le strip-tease est remplacé par la natation synchronisée. Cette activité inhabituelle chez l’homme, le vrai, devient une échappatoire inattendue aux - nombreuses - vicissitudes du quotidien.

Galvanisé par un binôme féminin, Virginie Efira, légèrement cinglée, et Leila Bekhti, entraîneuse hurlante sur fauteuil roulant, ce groupe composite d’hommes ayant dépassé la quarantaine et traînant une dépression plus ou moins sérieuse, va évidemment tutoyer d’improbables sommets et retrouver de manière communicative goût à la vie.

Rythmé, le film est extrêmement drôle et, si l’on excepte quelques facilités scénaristiques, fonctionne jusqu’à son dénouement. En effet, l’idée qu’il faille obtenir une médaille aux dépens des autres pour retrouver confiance et libido eut mérité d’être étalé moins largement en bout de pellicule.

Mais ne boudons surtout pas, et redisons encore le plaisir qu’il y a à voir ces comédiens camper parfaitement des personnages attachants et bizarrement crédibles. Mention spéciale au génie permanent de Philippe Katerine et à Jean-Hugues Anglade que l’on n’attendait pas forcément aussi juste et touchant en rocker de cantoche.

Sébastien Bourdon

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