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La mer et l’amère

’Le quai de Ouistreham’ de Florence Aubenas

mardi 4 mai 2010, par Sébastien Bourdon

Quand je marche ou pédale sur le chemin qui longe la mer à Préfailles, avec mes fils, les gens me sourient et parfois même me disent bonjour. Comme ça gratuitement, sans se connaître, juste parce que l’on se croise avec la mer pour horizon et, parfois, le soleil. Dans la mesure où mon état d’esprit oscille généralement volontiers entre la mélancolie et la noirceur, je trouve ces occasionnelles et fugaces rencontres assez roboratives.

Sinon, pour une fois, je voudrai vous parler d’un livre. Je ne sais pas pourquoi j’ai du mal à vous parler de livres. Il y a peut-être dans la lecture la disparition de la forme d’immédiateté que l’on peut trouver dans la musique et le cinéma. L’exercice est nécessairement plus long et se prête sans doute moins à la rapide chronique par les voies électroniques. Mais quand même, parfois, il me semble impératif de s’essayer à cette tâche, lorsque le livre est important, lorsqu’il me semble dommage de vous laisser passer à côté de quelque chose.

Bref, si je lis peu de littérature contemporaine, je suis bien trop snob, je me plonge toutefois parfois dans des essais, des biographies, ce genre de prose. Ainsi, par curiosité pour la démarche, par intérêt pour la personne, j’ai lu (dévoré serait un terme plus adapté, même si assez commun) Le quai de Ouistreham de Florence Aubenas. Une tête de gondole dans les bonnes librairies, mais sans doute aussi un livre très important sur le pays dans lequel on vit.

Sans jamais nous mettre en avant un ego de journaliste, dans un style serré et ramassé mais que l’on peut qualifier d’élégant, Florence Aubenas nous décrit une réalité que l’on côtoie, généralement sans la voir. La France précaire peut être touchée du doigt, il suffit d’essayer. Voir et comprendre, du vrai boulot de journaliste, infiniment respectable et salutaire.

Sébastien

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