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L’enfance de l’Art

"Spiderman : Homecoming" de John Watt

dimanche 30 juillet 2017, par Sébastien Bourdon

"Spiderman : Homecoming" de John Watt

La lecture de la revue Strange durant l’enfance présentait l’avantage indiscutable de nous éclairer un peu en avance sur les tourments de l’adolescence, mais par le biais de personnages un peu hors normes puisque dotés selon des processus variés de super-pouvoirs (ce qui amène, comme chacun sait, à de grandes responsabilités).

Ainsi si les malheurs scolaires et familiaux de Peter Parker, aka Spiderman, pouvaient nous permettre de nous croire moins seuls, ses dons d’homme araignée nous laissaient à penser que pour être aimé d’une femme, il fallait a minima la tirer des flammes d’un incendie du lycée ou la sauver d’un ferry en perdition.

Spiderman, puisque c’est de lui dont il s’agit, ne tire guère en réalité d’avantages de ses compétences exceptionnelles puisqu’il se doit de rester incognito. Finalement, comme tout collégien malingre, il se doit de cacher une vie pour rêver pleinement l’autre, permettant à ses lecteurs des fantasmes pas moins grands.

C’est exactement à cette notion de héros adolescent que revient ce film, redonnant au personnage un peu d’une légèreté primesautière perdue dans trop d’adaptations récentes de comics. Peter Parker se révèle ainsi très enthousiaste et rigolard dans ses expéditions de vengeur masqué, heureux comme un jeune homme qui se découvre des capacités physiques aux possibilités ludiques jusqu’alors inconnues.

On est donc ici très loin de la sentencieuse gravité du Batman de Christopher Nolan. On retrouve toutefois quand même un peu de l’homme chauve-souris filmé par Tim Burton puisque l’acteur principal des deux opus consacrés à ce personnage, Michael Keaton, campe ici un méchant crédible et charismatique.

Le réalisateur écarte en revanche tout ce que l’adolescence peut engendrer comme souffrances et abîmes, n’évoquant que de modestes chagrins d’amour. Tout le monde semble aisément trouver sa place dans ce lycée idéal. Les geeks un peu enrobés, ne jurant que par le Lego Star Wars, ne semblent pas non plus rencontrer de problèmes d’intégration dans la jeune et joyeuse communauté.

"Hey Ho, let’s go" comme le scandent les Ramones accompagnant les pérégrinations de l’homme araignée ("Blitzkrieg pop").

Même Tante May (Marisa Tomei) est devenue jolie et plus susceptible, en presque MILF, de déclencher des crises cardiaques masculines que d’en souffrir elle-même.

Évidemment ce refus de toute gravité, ne permet pas au film de dépasser l’aimable divertissement. Mais ce n’est déjà pas si mal, et en évitant également la surenchère scenaristique et l’accumulation de scènes de bravoure numériques, le réalisateur livre ainsi un ensemble attirant indéniablement la sympathie.

Sébastien

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