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Allô le 12 ? Les renseignements s’il vous plaît.

vendredi 4 novembre 2005, par Sebastien Lafont-Frugier

Ouverture des marchés, privatisation, tout va bien, quitte à vivre dans un système capitaliste, autant le vivre à fond. Et donc, dans cette politique, voilà que le 12, le numéro des renseignements, qualifié d’ ‘Institution’ dans le Sud Ouest du 03-11-05, vient à disparaître.

Une ‘institution’ fonctionnant depuis 40 ans pour le sus-nommé journal ou depuis 65 ans pour le nouvel obs (NDLR : que voulez-vous, il vaut mieux dire une ou deux conneries, dans les meilleurs cas, que rendre un article complet mais ‘trop’ vieux d’un jour...), est remplacée par des 118 etc.

La cause de cette substitution ? La demande de concurrents mécontents de ne pouvoir rivaliser. Et nous ? Nous, on ne nous demande rien, ce n’est jamais qu’une institution.
Et encore, ça me dérange mais au final, ils le font tellement qu’on finit par s’habituer. Alors fermons-la.
Surtout que d’après Mr Loos, le ministre délégué à l’industrie, les prix seront meilleurs (NDLR : pour nous...) et la qualité des services aussi (NDLR : pour nous aussi !!! C’est trop beau pour être vrai.).

Il est temps d’aller voir ailleurs, de recouper l’information, de s’ouvrir l’esprit.

Nous filons donc sur Libération.fr. Pas d’article ; si ce n’est une pub pour le 118. Vous savez, ces publicités qui prennent toute la place sur l’écran. Même tarif sur le Monde.fr.

En quelque sorte, ils ont raison, c’est beaucoup plus rentable qu’une brève.

Mais rassurons-nous, il y aura une période de transition. Pourquoi faire simple et ne pas changer une équipe qui gagne quand on peut satisfaire 27 entreprises en leur allouant 56 numéros commençant par 118 et donc rendre tout ça plus confus ?

Ainsi, afin de ‘transitionner’ tranquillement, une bande enregistrée et un site Internet sont mis à disposition en attendant la fermeture du ‘12’ le 3 Avril 2006.
Au final, tout ceci n’est qu’un fait divers, à tel point que l’Humanité.fr, sauf erreur de notre part, n’en parle pas, de même que le Figaro.fr. C’est un point de vue éditorialiste et nous avons fait notre choix au même titre que les autres. Chacun traite l’information comme il l’entend. Ainsi tous les ‘moyens d’informations’ cités précédemment sont d’accords pour dire que le fait que Lille ait battu Manchester United soit beaucoup plus important qu’un fait divers qui finalement peut toucher chacun d’entre nous et qui pourtant découle d’une concertation à hui clos.

Mais attention ! Conscient de cela, ou bien par souci d’apparaître équitable, l’Autorité de Régulation des Télécommunications (A.R.T.) aurait assuré d’inclure des associations de consommateurs lors de l’information des clients de tous ces changements. De même que l’A.R.T. orchestrera des contrôles de qualité des différents services qui, nous le souhaitons sincèrement, ne finiront pas en rapports que personne ne lira, puisque ces enquêtes sont supposées être rendues publiques.

Mais qui sont ces gens qui décident pour nous sans nous en parler ?

L’A.R.T. a été instaurée le 5 janvier 1997 en tant qu’institution indépendante. Sans vouloir remettre en cause l’intégrité des cinq membres composant le Collège de l’Autorité, trois d’entre eux sont désignés par le Président de la République, un par le Président de l’Assemblée Nationale et le dernier par le Président du Sénat et tous ont un passé les liant de près ou de loin avec le monde politique et économique.

Il est logique de mettre des personnes aguerries à ces postes mais peuvent-elles être, de ce fait, réellement indépendantes ? Un faux problème ? Peut-être.
Toujours est-il qu’ils ouvrent les portes d’un système dont, aux dernières nouvelles, personne ne s’étaient plaint sauf les patrons d’un secteur bien précis et donc restreints alors que leur tâche est d’offrir aux concitoyens le meilleur qui puisse être. Et connaissant la réputation de râleurs des français, pourquoi aller chercher la petite bête ? Surtout après le non à une Europe libérale, aux grèves à répétition face aux privatisations, au mécontentement général et à l’appauvrissement croissant de la population.

La réponse est simple. C’est une amélioration. S’il fallait attendre que les français se plaignent pour agir, certaines choses ne seraient jamais améliorées. Et il faut dire non à l’immobilisme !

C’est un point vue qui se vaut. Si l’on accepte de vivre dans une société qui nous dit ce dont nous avons besoin, c’est alors l’unique point de vue. Mais dans le cas contraire, que nous reste-t-il ?

Le gouvernement laisse encore entrer des capitaux qui le prendrons à la gorge plus tard en marchandant un certains nombre d’emplois contre de nouveaux avantages. Dans un futur un peu trop proche, on ne dira plus le Président de la République mais le Directeur Général de la République. Mais c’est notre point de vue.

Plus concrètement, ils s’engagent véritablement sans savoir ce qui va se passer. Et comment pourraient-ils ? Ces futures enquêtes le prouvent bien. Elles sont là pour garder un œil sur l’évolution de ces services car à l’heure actuelle, il est impossible d’en connaître le cheminement. Seulement il sera trop tard. Et que feront-ils ? Ils les sanctionneront si la clause de qualité n’est pas respectée ?

A chaque fois des questions découlant de doutes et de craintes fondées sur des expériences pas toujours glorieuses et toujours des réponses qui viennent avec le temps, avec un futur devenu présent, avec la réalité, lorsqu’il est trop tard pour reculer.

Heureusement pour nous, Lille a battu Manchester United.

SLF

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