La Déconnexion Heureuse
Le cinéaste Bruno Podalydès n’est jamais meilleur que quand il s’adjoint les services de son frère Denis. D’abord parce que ce dernier est un immense comédien, mais surtout parce que sa réalisation se renforce alors de leur complicité fraternelle et artistique.
Dans ce dernier film, Bruno Podalydès, attaché une fois de plus à décrire avec un sourire en coin les mœurs de nos semblables, s’attaque à la start-up nation. Alexandre (Denis Podalydès), un père (...)
Cinéma
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« Les 2 Alfred » de Bruno Podalydès
29 juin 2021, par Sébastien Bourdon -
« Nomadland » de Chloé Zhao
17 juin 2021, par Sébastien BourdonGet in the Van
Fern (Frances Mc Dormand) tourne autour d’une soixantaine fatiguée. Des accidents de la vie, mais aussi des choix personnels, l’ont amenée aux portes de la précarité. Elle vit dans son van et traverse l’immensité américaine à la recherche de petits jobs, de la récolte de betteraves à l’empaquetage chez Amazon.
Cette vie d’expédients la mène souvent au bord du gouffre, mais elle se relève toujours, sans entendre jamais renoncer à sa liberté.
C’est la description d’une (...) -
« Nocturne Indien » de Alain Corneau (1989)
13 juin 2021, par Sébastien BourdonTerra Incognita
Alain Corneau est devenu d’abord célèbre pour et par ses films noirs, parmi les plus réussis de l’histoire du cinéma hexagonal : « Police Python 357 » - 1976) et surtout le magistral « Le Choix des Armes », déjà chroniqué sur ces lignes : https://www.soundsmag.org/Le-Choix-des-Armes-d-Alain-Corneau-1981).
Mais ce surdoué de la mise en scène (de l’adaptation d’Amélie Nothomb (« Stupeur et Tremblements » - 2003) au film d’aventure à grand spectacle (« Fort Saganne » - (...) -
« La Peau Douce » de François Truffaut (1964)
1er juin 2021, par Sébastien BourdonL’amour à Mort
On fait des films - où des livres - avec le matériel humain, les sentiments, comment ils vous viennent, comment ils meurent. Et comme le disait Hitchcock sur la meilleure manière de les présenter à l’écran : « Filmer les scènes d’amour comme des meurtres et les meurtres comme des scènes d’amour. »
Pierre Lachenay (André Desailly) est un intellectuel on ne peut plus bourgeois. Il vit confortablement dans le 16eme arrondissement avec femme (Nelly Benedetti) et enfant, (...) -
« Mandibules » de Quentin Dupieux
30 mai 2021, par Sébastien BourdonLa Mouche (qui pète)
Les tables de la loi de l’humour cinématographique édictent un premier principe : la vitesse. De Lubitsch à Louis de Funès en passant par Jim Carrey et les frères Farrelly, il faut que ça débite et que ça fuse pour que l’on rit franchement. Jean-Paul Rappeneau a théorisé là-dessus, et revendique ne cesser de garder ça en permanence à l’esprit : c’est ainsi qu’il aurait transformé « La Vie de Château » (1966) en chef d’œuvre, en coupant au montage tous les (...) -
« Drunk » de Thomas Vinterbergh
20 mai 2021, par Sébastien BourdonDrink to my Health
On parle beaucoup ces temps derniers du mâle blanc de plus ou moins cinquante ans, et pas forcément en bien. A en croire ce film, ce spécimen commun sous nos tropiques n’est pourtant pas dans une forme éblouissante.
Quatre professeurs danois, plus ou moins grisonnants ou bedonnants (exception faite du sublime Mads Mikkelsen), semblent un peu en bout de course psychique. Ils sont comme coincés dans une vie bourgeoise dont ils ne savent même plus si elle leur convient (...) -
« La Nuit des Morts-vivants » de Georges Romero (1968)
20 mai 2021, par Sébastien BourdonZomby Woof
C’est l’histoire d’un groupe de gens qui s’enferment pour ne pas mourir, pouvait-on imaginer meilleure proposition de séance en ce 19 mai 2021, jour de réouverture des cinémas ?
Un frère et une sœur, tout ce qu’il y a de plus young adults wasp des années 60, se rend au cimetière pour déposer une couronne sur la tombe du paternel.
Ils sont soudainement attaqués par un zombie et seule la jeune femme en réchappe. S’ensuit une fuite éperdue vers une maison où elle rejoint (...) -
« Le Vieux Fusil » de Robert Enrico (1975)
25 avril 2021, par Sébastien BourdonRevenge Porn
Œuvre de « patrimoine », le film a souvent été diffusé à la télévision française, et faisait l’objet de conversations passionnées de cours de récré, pour peu qu’on ait eu des parents qui vous laissent devant le petit écran le soir.
Couvert de Césars, interprété par l’élite du cinéma hexagonal de l’époque (Noiret et Schneider), il était temps de se projeter ce film pour s’en faire une idée.
Pour mémoire, rappelons en la trame : à la fin de la guerre à Montauban, un (...) -
« Mado » de Claude Sautet (1976)
17 avril 2021, par Sébastien BourdonUn Mauvais Film
L’exercice frise l’inélégance, on classe Claude Sautet parmi les plus grands cinéastes et pourtant c’est de déception qu’il va être ici question.
On sait le charme et l’efficacité de la narration selon Sautet. Au plus près des âmes, sont toujours scrutés les sentiments, leur complexité et leur éternelle mouvance.
Filmer le quotidien et en extraire ce qu’il a de plus beau et plus sensible : au milieu du tumulte comme de l’ennui des jours, surnage toujours l’amour (...) -
« La Fièvre dans le Sang » de Élia Kazan (1961)
11 avril 2021, par Sébastien BourdonTu ne Baiseras Point
Dans leur livre « Cinquante ans de cinéma américain », Tavernier et Coursodon envisagent ce film comme pouvant à lui seul répondre à la question : « qu’est-ce que le cinéma ? ». Non pas qu’Élia Kazan soit éventuellement le plus grand des réalisateurs - c’est toutefois un point de vue qui pourrait se défendre - simplement est condensé selon eux ici ce qui fait l’essence de l’art cinématographique.
Au début des années 60, Élia Kazan est dans une forme (...)