Selon Gérard Depardieu, notre trublion en exil, « la France est triste ». Il venait peut-être de voir le film qui va être évoqué ici.
Le tandem Bacri-Jaoui revient toujours au même point : les vicissitudes sentimentales des blancs moyens, enjeux minimes mais universels dans un monde de plus en plus formaté. Cette fois, l’originalité réside dans l’idée de visiter ces névroses et appétits sous l’angle du conte (concept souvent visité par la psychanalyse n’est-ce pas). L’idée n’est (...)
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Cinéma
Articles
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Le fond de l’air est frais
20 mars 2013, par Sébastien Bourdon -
"True Grit" de Joel et Ethan Coen
16 mars 2011, par Sébastien BourdonDead Men Tell no Tales
Les longues soirées d’hiver, on se réchauffe parfois devant un vieux western. Ainsi, Pour une poignée de dollars de Sergio Leone (1964 – toujours jouissif), Coups de feu dans la Sierra de Sam Peckinpah (1962 – efficace), Jeremiah Johnson de Sidney Pollack (j’avais oublié à quel point c’était violent et triste), 40 tueurs de Samuel Fuller (on ne sait pas où on va, mais on y va, et vite) ou encore La chevauchée des Bannis de Andre de Toth (1959). Ce dernier film, (...) -
Imitation of life
29 mai 2009, par Sébastien BourdonAvez-vous déjà remarqué que l’on peut presque, aux teintes, à la couleur, déterminer la décennie durant laquelle a été tourné un film ? C’est valable même quand s’il s’agit de noir et blanc.
Oui, oui, j’en suis sûr, vous remettriez en quelques secondes dans l’ordre chronologique Le Dictateur (Chaplin - 1945), Sur les quais (Kazan - 1955) et La nuit des morts-vivants (Romero - 1970).
Avec ce Mirage de la vie (titre français qui ne dit pas la richesse de ce qu’il traduit), on est ainsi (...) -
L’ère du vide
8 janvier 2014, par Sébastien BourdonOn ne peut pas tout voir, du coup, je trouve qu’il est de bon ton de sélectionner arbitrairement ce qui justifiera le déplacement, sur le seul fondement de ses appétences personnelle, en n’hésitant surtout pas, oh suprême sacrilège, à fortement débiner sans avoir vu (c’est plus drôle).
Ainsi, en 2013, tout le monde a vu « Intouchables » (Toledano-Nakache), puisque tout le monde l’avait déjà vu en 2012, et en 2011. Je me suis évidemment empressé de dénoncer ce succès populaire comme (...) -
Agnus Dei
8 juillet 2011, par Sébastien BourdonEn m’asseyant dans la salle, seul, attendant ma dulcinée, je me suis dit que je bavarderai bien avec mes voisins, pour passer le temps. Et puis tout à coup, j’ai réalisé que la vie n’est pas un concert de metal et que les humains, quand ils ne se connaissent pas, ne se parlent pas.
J’avais beaucoup hésité à aller voir ce film, me disant que cela pouvait être aussi bien un chef d’œuvre qu’un pensum écolo-new age. Pire encore, il pouvait s’agir d’une célébration à peine déguisée de la foi (...) -
Live after Death
16 février 2011, par Sébastien BourdonLe vendredi soir, il me plaît d’acheter des bande-dessinées et des fleurs, c’est sur mon chemin de cycliste et cela marque symboliquement le début du week-end. Chacun sait que le meilleur moment dans le week-end, c’est le vendredi soir.
Arrivé chez le fleuriste, je constate, comme à chaque fois, que toute la clientèle semble trouver de bon ton de tutoyer invariablement ce garçon. L’attente à la caisse, rendue déjà douloureuse par la techno afro-cubaine sortie des enceintes, est (...) -
Les Frères Grimm
13 octobre 2005, par Paul KirknessAprès le malheureux échec du tournage de Don Quixote de la Mancha, Gilliam a eu un petit temps mort de trois années pendant lesquelles il s’est apparemment penché sur plusieurs projets... L’ex animateur des Monty Python a eu pas mal de mal à encaisser les coups mais, pour un grand stressé - rappelons qu’il a perdu l’usage de ses jambes de manière temporaire lors du tournage de Brazil - il s’est remarquablement relevé. Au final, c’est une adaptation fictive de la vie des frères Grimm qu’il (...)
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Tout sur ma mère
3 décembre 2013, par Sébastien BourdonÀ la caisse de mon cinéma de quartier, alors que je retirais mes tickets, la sympathique ouvreuse me dit, tiens voilà longtemps qu’on ne vous avait vu. Vie de con, même plus le temps d’aller au cinoche. Lecteur, si tu existes et me lis, tu t’en es d’ailleurs certainement rendu compte, les chroniques ne sont pas tombées sur toi en pagaille en cet automne 2013.
Parce qu’un peu d’espace spatiotemporel s’était libéré, même si ce film n’était pas notre premier choix dans la pléthore d’opus à (...) -
Lève la lunette !
12 mai 2010, par Sébastien BourdonL’autre jour, une journaliste a demandé Gérard Depardieu s’il pouvait lui parler du fait que le film était dédié à son fils défunt, Guillaume. Ce dernier, brusquement agressif, lui a répondu « non, pourquoi tu veux que je t’en parle, salope !!! » et a finalement tourné les talons dans un rire sonore, sous les cris des journaleux outrés. J’adore ce mec.
Gérard Depardieu est le plus grand acteur du monde. Je le sais depuis La chèvre que j’avais vu avec ma sœur et mes parents au cinéma (...) -
Derrière la porte
2 mai 2011, par Sébastien BourdonQuel merveilleux moment que l’obscurité qui tombe dans la salle et que débute sur l’écran un opus aussi délicieux et raffiné que ce Lubitsch méconnu. On connaît pourtant ses classiques, « Ninotchka », « Sérénade à trois » ou encore « To be or not to be », mais celui-là ne me m’évoquait rien.
La trame est vieille comme le monde bourgeois, une femme, un mari, un amant. Il s’agit là d’un scenario propice au rire, inspiré d’ailleurs d’une pièce de théâtre, mais également aux larmes et (...)